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  • Biblioteca Gnostica

     Livres en ligne de V.M. Samael Aun Weor

    La Gnose est un fonctionnalisme très naturel de la conscience,
    une Philosophia Perennis et Universalis.
    Incontestablement,
    la Gnose est la connaissance supérieure des choses.

  • Portada Biblioteca Gnostica 3

    MOURIR

    Il est urgent de désintégrer le Moi,
    de le réduire en poussière, dans le seul but
    qu'existe seulement l'Etre à l'intérieur de nous.

     

  • Eros And Psique

    Naître

    Il est de toute évidence impossible de célébrer
    la Nativité du Coeur si le Christ ne naît pas en nous.

    Celui qui veut célébrer avec jubilation la Nativité du Coeur doit
    fabriquer les Corps existentiels supérieurs de l'Etre.

  • San Pablo

    Se Sacrifier pour l'humanité

    Le Troisième Facteur fondamental de la Révolution de la Conscience
    consiste à se sacrifier pour l'humanité,
    à montrer le chemin aux autres ;
    là est la charité bien comprise, là est l'amour.

  • Cristo Pancrator

PD01 Le Parsifal

Que n’a-t-on pas écrit dans la vie, mais il est nécessaire d’approfondir. Nous allons maintenant révéler, en toute justesse, le Parsifal, le chef d’œuvre de Wagner.

Que les Dieux veuillent nous aider ! Les muses savent bien que cette œuvre diamantine du grand Maître, occupe une place particulière, spéciale, dans le drame wagnérien.

Le verbe du Maître s’y écoule délicieusement, comme une rivière d’or sous l’épaisse forêt du soleil. Du Parsifal, on pourrait vraiment dire ce que Goethe disait de son second Faust :

« J’ai accumulé en lui les grands mystères et les problèmes ardus, que les générations à venir prendront la peine de déchiffrer. »

Certes, et au nom de la vérité, je dois confesser que je ne suis pas le premier, ni le dernier qui s’occupe du Parsifal…

Cependant, il est ostensible que je suis en effet le premier à dénuder la vérité renfermée au sein des augustes mystères du Parsifal.

Don Mario Roso de Luna, l’insigne écrivain théosophe a dit : « Dans le Parsifal, la pensée de Wagner semble voilée, intentionnellement ; en effet, et pour démêler le sens d’allusions philosophiques précises – quand on y parvient -, nous devons faire un grand effort de travaux pour deviner et pour se reconcentrer mentalement, parce que dans cette œuvre, comme dans un cauchemar, nous trouvons confondus les éléments les plus divers : hautes questions philosophiques, rappels bibliques et orientaux, mysticismes, orthodoxie, vestiges de culte catholique, rituels païens, nigromancie, somnambulisme et hypnose, pratiques de la chevalerie médiévale, extase, ascétismes, piété, rédemption, affinités de la nature matérielle avec l’âme humaine, amour dans son acception la plus rustre, amour dans son acception la plus pure… »

Toute lumière faite, il ressort avec l’entière clarté de midi, que Wagner fut un grand INITIÉ, un vrai ésotériste, un illuminé authentique.

Dans le Parsifal de Wagner, existent : science, philosophie, art et religion…

Nouveau Docteur Faust, ce grand musicien semble avoir fouillé de très anciennes écritures religieuses…

Ce qui m’étonne le plus est quelque chose de terrible : je veux faire allusion à la Magie Innée.

D’où la sortit-il ? Qui la lui enseigna ? Dans quelle école l’apprit-il ?

Vient ensuite le déroulement du Drame, avec un Magisme Traditionnel authentique…

Mystères majeurs que la foule ne comprend pas.

Pénétrer dans cet occultisme archaïque, sonder plus profondément dans les MYSTÈRES CHRISTIQUES, examiner le BOUDDHISME ÉSOTÉRIQUE contenu dans cet évangile Wagnérien, est précisément ce que nous prétendons faire dans ce livre.

Il est évident que beaucoup de PSEUDO-ÉSOTÉRISTES vont se scandaliser de nos révélations. Il est indiscutable que beaucoup de sincères fourvoyés et pleins de bonnes intentions, indignés, déchireront leurs vêtements et proféreront des choses horribles, contre nous les GNOSTIQUES…

Ceci vient du fait que LE PARSIFAL provoque toujours de terribles discussions ; il est évident que les enfants des ténèbres haïssent la lumière.

Rappelons-nous que LE PARSIFAL fut présenté dans tous les meilleurs théâtres d’Europe, précisément le 1er Janvier 1914, et ceci nous invite à méditer.

« L’année 1914, avec l’éclatement de la première Guerre Mondiale et la grande première de Parsifal dans le monde cultivé, restera mémorable dans les annales de l’humanité. »

Si Wagner n’avait pas interdit la production sur scène de son MAGNUS OPUS hors de BAYREUTH, il est indiscutable que le monde l’aurait connu avant.

Heureusement et pour le bien du GRAND ŒUVRE DU PÈRE, la volonté de l’immortel musicien ne put s’accomplir, car pesait sur elle des traités internationaux relatifs à la propriété intellectuelle.

Il est ostensible qu’en Allemagne, il y a prescription de la propriété des œuvres après 30 ans à partir de la mort de leur auteur.

Puisque le 1er janvier 1914, les trente ans en question s’accomplirent, la propriété intellectuelle du Parsifal s’éteignit et alors, le monde put connaître cette œuvre magistrale.

1914… Mystérieuse union… PARSIFAL et la PREMIÈRE GUERRE MONDIALE. Il est indubitable que l’évangile WAGNÉRIEN résonne sur les champs de bataille ; il est catastrophique, terrible, il resplendit glorieusement au sein de la tempête de tous les exclusivismes.

PD02 Les Chevaliers du Saint Graal

Entrons sur scène : le lieu de l’action, nous pouvons et devons le situer dans les ineffables montagnes bleutées du septentrion de l’Espagne gothique…

Il s’avère indiscutable que Wagner voit là précisément et nulle part ailleurs, les terres et le château de Montsalvat, occupé par les sublimes chevaliers templiers, terribles gardiens du Saint Graal.

En caractère de feu dans le grand livre de la nature, est écrite la loi des contrastes. Il est évident que la limite de la lumière, ce sont les ténèbres ; l’ombre de tout Sanctuaire de gloire est toujours un antre ténébreux.

Il est donc d’aucune manière étrange que par là, précisément sur le versant méridional de cette montagne, tourné vers l’Espagne arabe, se trouve également le château enchanté du nigromancien Klingsor …

Don Mario Roso de Luna, l’illustre écrivain théosophe, dit : « Les habits des chevaliers du Graal et de leurs écuyers sont des tuniques et des manteaux blancs, semblables à ceux des Templiers, mais au lieu de la croix TAU rouge, ceux-ci arborent une colombe en vol plané sur leurs armes et brodée sur leurs manteaux. »

Le lieu de la scène est finalement, certes plus sévère et mystérieux, que lugubre. Le terrain austère, nécessairement rocheux, en accord avec les traditions initiatiques, resplendit au centre, dans un espace très clair.

Tout illuminé peut voir sur la gauche le douloureux chemin qui mène au château du Saint Graal. Au fond, le terrain s’incline délicieusement vers un lac sacré de la montagne…

La piscine sacrée, le lac initiatique de la représentation des mystères, éternelle scène de tout temple, comme on le voit dans les sanctuaires hindous, ne saurait manquer dans ces contrées du Saint Graal.

« Après le soleil et son feu, c'est-à-dire leurs vibrations fécondes éveillant la vie en tous lieux de la planète, l’eau, l’élément féminin terrestre, la Grande Mère ou vache nourricière, est la base même de la vie, symbolisée dans toutes les théogonies par mille noms lunaires : 10, MAYA, ISIS, DIANE, LUCINE, ATAECINA, CALQUIHUITL, et bien d’autres encore. »

Il est évident et tout le monde le sait, que dans ce monde qui est le nôtre, le fluide élément cristallin se présente toujours sous deux aspects opposés, je veux faire allusion au statique et au dynamique. Il n’est pas superflu de rappeler le lac profond et délicieux, toujours paisible, et la rivière tourmentée…

L’ambiance de calme lacustre nous invite à la réflexion… En réalité, l’eau n’est jamais aussi active que lorsqu’elle se montre à nous dans la fontaine tranquille.

Donc, en entrant dans ce thème de méditation profonde, nous avertissons immédiatement que le concept légitime de « LAC » peut, et même doit, être élargi philosophiquement, de manière véritablement ésotérique.

Il convient de savoir très clairement que de ces eaux statiques, spermatiques, génésiaques ou lacustres, vient le splendide hiéroglyphe substantiel du zéro éternel.

Il est urgent de comprendre que des eaux dynamiques ou fécondatrices du fleuve tourmenté, surgit comme par enchantement, la double ligne du Verseau, hiéroglyphe initial de la lettre M par laquelle on désigne partout l’élément féminin éternel : Mère, Mater, Maman, Mama, Marie, Maya, Mer…

La ligne droite du ruisseau cristallin, traversant audacieusement le lac paisible, vient former le hiéroglyphe primitif « IO », c’est-à-dire le saint 10, terrible fondement de notre système décimal.

Ceci vient nous rappeler les symboles terriblement divins de SHIVA, l’Esprit Saint : Le Lingam noir, mis dans le Yoni.

Dans l’évangile chrétien, ce fait contient une signification profonde, selon laquelle, dans les moments les plus extraordinaires de la prédication du Grand Kabir Jésus, le Lac et la Mer jouent un rôle formidable et mystérieux…

L’Évangile parle clairement, et nous dit que Jésus commença sa mission à Capharnaüm, cité maritime de Galilée, dont le prophète Isaïe avait sagement dit :

« Le peuple, qui était dans les ténèbres, vit une grande lumière, et la lumière naquit pour tous ceux qui demeuraient sur la terre, dans l’ombre de la mort. » (Matthieu IV : 16)

Le grand Kabir, allant alors par les rives de la mer de Galilée, prit comme premiers disciples les pêcheurs Pierre et André « pour faire d’eux des pêcheurs d’hommes ».

Quand le Baptiste fut décapité, le Grand Kabir s’en alla en barque, jusqu’à un lieu désert et retiré, c’est-à-dire à la terre des JINAS, où il réalisa pour les multitudes affamées, l’extraordinaire et étonnant miracle de la multiplication des cinq pains et des deux poissons, grâce auquel 5000 hommes – sans compter les femmes et les enfants – mangèrent, et dont il resta en outre 12 corbeilles, remplies de morceaux. (Matthieu XIV:15-21).

Il serait donc plus qu’impossible que manque, dans les terres du château de Montsalvat, le lac sacré des grands mystères archaïques.

L’eau ésotérique, en soi, est l’ENS SEMINIS des antiques alchimistes médiévaux, à l’intérieur duquel se trouve l’ENS VIRTUTIS du feu.

PD03 Le Calice et la Lance

Dans le chant délicieux des oiseaux a point l’aurore, délice aux doigts de rose.

Le vieux sage Gurnemanz, accompagné de deux jeunes écuyers, dort profondément à l’ombre enchanteresse d’un arbre touffu et taciturne.

Du côté vétuste et noble du château du Graal, résonne puissante, la solennelle sonnerie de trompette qui, de ses formidables notes, salue victorieuse, l’agréable aurore…

Le vieux Gurnemanz et ses écuyers, en écoutant l’hymne glorieux et triomphal, s’agenouillent humblement, emplis d’infinie vénération, et prient avec profonde dévotion.

Il convient de rappeler, en arrivant à cette partie sublime du présent chapitre, ce magnifique poème de Don Ramon del Valle Inclan.

Roses astrales

Empires éternels ! Tabernacles dorés ! Clefs du grand tout ! Prière sur leurs luths ! Volontés tranquilles ! Solennelles vertus ! Entrailles du monde ! Ardents ovaires !

Rites incandescents des lares célestes ! Destins scellés du chœur humain ! Soleils que les principes protègent du Trésor Démiurgique ! Secrètes roses stellaires !

Arcane céleste ! Arcane Gnostique Où le Trismégiste atteignit les énigmes. Pour vouloir te lire, Julien ouvrit Dans son empire la discorde, et se fit Antéchrist, Exégète, Gnostique du ciel païen. Il vit en le Christ une métamorphose solaire.

Du Graal, deux chevaliers au pas majestueux viennent explorer en avant-garde l’âpre sentier que va suivre Amphortas, le roi de ce joyau si précieux.

Le grand prêtre de la braise sacrée, souffre visiblement au-delà de toute expression, depuis ce jour fatal où hélas pour lui, le mage noir Klingsor le blessa d’une lance sinistre.

L’auguste successeur du roi Titurel vient plus tôt que de coutume, prendre son bain dans la piscine sacrée du lac.

Le vénérable seigneur a, depuis qu’il reçut pour son malheur la lance mortelle, un pressant besoin d’alléger les terribles douleurs qui l’affligent.

Les divins et les humains connaissent bien Klingsor, et ses néfastes arts ténébreux. Ce pervers personnage de l’ombre, non seulement arracha la lance sacrée des mains d’Amphortas le roi du Graal, mais encore l’en blessa au côté.

Ah… Si les gens comprenaient tout ceci… S’ils comprenaient la profonde signification de la lance… Tout ceci est pure sexualité, c’est ostensible : phallisme transcendantal, érotisme.

Il est indiscutable que la lance GNOSTIQUE-ÉSOTÉRIQUE du Graal, ainsi que cette autre, celle des pactes magiques maniée par Wotan, sont au fond, une seule et même chose : l’emblème de la force sexuelle masculine, le PHALLUS.

* Un grand sage dit : « Jusqu’à un certain point, les troncs ou tables de la Loi, où Moïse écrivit par ordre de Jéhovah les préceptes du Décalogue, ne sont rien qu’une double lance des Runes » (nous ne pouvons nous arrêter ici sur sa signification phallique mais au moins, elle peut se voir dans le deuxième tome, d’ISIS SANS VOILE) (n.d.t. H.P. Blavatsky).

Le double usage de la lance sacrée est écrit en caractères de feu, dans le livre de la sagesse cosmique. Indubitablement, la lance blessa horriblement le côté du seigneur, et évidemment, de sa blessure jaillirent sang et eau. Il est ostensible qu’elle a guéri la blessure au côté d’Amphortas.

Des explications… ? Patience, cher lecteur, nous ne faisons qu’asseoir encore les débuts ; nous irons tout au fond dans ces chapitres futurs.

Des énigmes… ? Oui, et de nombreuses… Aussi graves que celles du Saint Graal, le Yoni féminin, la coupe, les organes sexuels de la femme…

Il y a tant de traditions du Saint Graal… Il existe par là, dans les vieux livres médiévaux, une strophe lyrique, qui dit :

« Père, Ô père de ma vie, Par celle du Saint Graal, Donnez-moi votre assentiment Pour aller chercher le Comte ».

On nous a dit que le grand calice fut en le pouvoir d’Abraham ; on nous a informé que Melchisédek , le Génie de la terre, ou Chamgam – comme on l’appelle aussi – l’emporta au pays de Séminaris, à la terre féconde de Canaan ; ceci se passa à l’époque même où notre régent planétaire commença quelques fondations sur le lieu béni où Jérusalem, la cité chérie des prophètes, s’élèvera plus tard.

D’antiques traditions qui se perdent dans la nuit des siècles, affirment que Melchisédek l’utilisa en Liturgie, lorsqu’il célébra le sacrifice au cours duquel il offrit le pain et le vin de la transsubstantiation, en présence d’Abraham, et qu’il le laissa à son Patriarche.

Quelques très vieilles légendes assurent, affirment que ce vase divin se trouva également dans l’Arche de Noé.

Il n’est pas superflu d’affirmer que cette vénérable relique, fut emportée en Égypte, et qu’elle fut en la possession de Moïse.

Elle était faite d’une matière très singulière, compacte comme celle d’une cloche, et elle n’avait franchement pas l’apparence d’avoir été travaillée comme les métaux ; mieux, elle semblait être le produit d’une espèce de végétation.

La reine de Saba, avant de faire de lui le dépositaire de cette sublime relique, soumit le roi Salomon à de nombreuses épreuves.

Le Grand Kabir JÉSUS le CHRIST, l’eut en son pouvoir quand il célébra la dernière Cène et y but le vin de la Sainte Eucharistie .

Au pied de la croix sur le calvaire, le sénateur romain, Joseph d’Arimathie, recueillit dans cette même coupe les gouttes purpurines du sang qui coulaient des blessures de l’Adorable.

Les traditions disent que ce sénateur, plus intelligent et plus sage qu’aucun autre, sut garder secrètement ce trésor si précieux.

Le prix de son recel sacré fut très élevé, car cet homme, pour refuser de remettre le vase sacro-saint et la lance de Longinus à la police romaine, fut fait prisonnier.

Bien des années plus tard, Joseph d’Arimathie enfin libre, s’en fut à Rome avec les Saintes reliques en quête de chrétiens, mais face aux persécutions qui sévissaient là-bas, il poursuivit son chemin par les régions de la Méditerranée…

Les antiques écritures disent qu’une nuit, en songe, le vieux Sénateur fut visité par un ange qui lui dit :

« Ce vase a un pouvoir magnétique très grand car en lui est contenu le sang du Rédempteur du monde, enterre-le là ».

Ce vieillard vit alors le Temple de Montserrat en Catalogne, en Espagne… Joseph d’Arimathie conclut sa terrible mission en mettant ces reliques archaïques dans ce temple.

Ce qui arriva ensuite, les initiés le savent ; aujourd’hui, le château de Montsalvat – dans lequel se trouve le temple – et une partie de la montagne de Montserrat, entrèrent en état de « JINAS », se cachèrent de la vue des profanes. Les croisés cherchèrent en vain ce Saint Graal en terre sainte ; pour commémorer ces efforts, on a gardé la coupe d’argent qu’on remet aux champions olympiques.

PD04 Klingsor, le mage noir

Les légendes disent que Klingsor, le pervers mage, vivait dans une solitude terrible, au fond exotique d’une accueillante vallée, très proche de la terre sacrée des Mahométans.

« J’ignore, certes » dit le vieux Titurel « Quels furent ses péchés, mais là-bas, il voulut être pénitent et saint ».

Sincère fourvoyé et rempli de bonnes intentions, impuissant à en finir avec la luxure, il empoigna un couteau assassin et se mutila épouvantablement, il se castra.

Le pieux héros Titurel, qui connaissait très bien Klingsor et ses arts ténébreux, raconte que le malheureux pénitent du mal, étendit ensuite ses mains ensanglantées, suppliantes vers le Graal, mais il est évident qu’il fut alors rejeté par le gardien avec indignation.

Se voir répudié par les chevaliers du Saint Graal ? Et après s’être mutilé dans le "sain propos" d’éliminer les passions animales ? Quelle horreur ! Mon Dieu !

Dans la fureur de son douloureux dépit que les mots seraient impuissants à décrire, l’eunuque des ténèbres chercha l’arme de vengeance, et il la trouva évidemment.

Titurel, la voix du passé, dit que le ténébreux transforma alors ce désert de pénitent frustré, en un jardin ensorcelé de voluptueux délices sexuels, où vécurent de magnifiques femmes, exquisément malignes.

Là-bas en secret, dans la demeure des délices – dit Titurel, le vieux roi –, le mauvais mage attend les chevaliers du Graal, pour les entraîner délicatement dans la luxure et les peines infernales.

Qui se laisse séduire, est sa victime – dit le vieux monarque –, et il réussit à mettre bon nombre d’entre nous, sur le chemin de perdition.

En arrivant à cette partie de notre présent chapitre, me vient à la mémoire ce magnifique poème de Don Ramon del Valle Inclan.

Rose du péché

Le chat qui ronfle ! La porte qui grince ! La gouttière, glou-glou-glou ! Seuls dans la maison ! A la porte rugit La bête avortée quand moi je naquis.

La nuit d’Octobre ! Ils disent que de lune, Dans un vent rude et des bonds de mer : Sous ses étoiles se haussa ma fortune, Mer et rudes vents me virent arriver.

La nuit d’Octobre ! Ma mort annoncée ! Nuit mienne, ouverte entre terre et soleil !

Le mage revêtit le manteau étoilé, Un géant nu souffla dans la conque.

La bête à la porte brame, frémissante. La nuit automnale reste dans ses yeux.

Et lointaine cette nuit de ma vie, Avec ses deux chemins ! Et je suivis celui du mal !

Ta chair m’appela, rose du péché ! Seuls dans la maison, moi en insomnie, La nuit d’Octobre, la mer soulevée… La gouttière, glou-glou-glou !

 

PD05 Amphortas, Roi du Graal

Femme précieuse, née pour le meilleur ; femme diablesse trouvée pour l’abîme ; perle tombée du trône du Seigneur :

Ineffable rose de feu qui grandit dans l’Eden et arrachée par des mains infernales ; cygne enchanteur au cou d’albâtre, chantant dans l’impudique bacchanale…

Comme tu as bien fait… Comme tu as mal fait ! Oh mon dieu ! Mais…

Il y a mieux à faire, parlons un peu maintenant du roi Amphortas, successeur du vieux Titurel, qui se moqua des astuces du Démon avec tant d’habileté…

La légende des siècles dit, et ceci nos aïeux le savent très bien, que le bon roi eut à souffrir l’indicible.

Et Dieu me pardonne, tout ceci par elles ou par elle, la Diablesse originelle, le prototype de la perdition et de la chute, à laquelle pas même Amphortas en personne, le Seigneur du Graal, ne put résister.

Et les gens qui passent par là, disent que le bon seigneur tomba aussi, dans les bras d’une tumultueuse blonde qu’ils appelaient Hérodiade, Kundry, Gundrige, et je ne sais comment encore…

Le souverain voulut mettre un terme aux enchantements magiques de Klingsor, le pervers mage, et voyez ce qu’il lui arriva.

Le malin, qui certes, ne fut jamais une douce brebis, sut tirer un bon parti de cette merveilleuse occasion et, s’approchant bien calmement jusqu’au couple luxurieux qui se renversait sur le lit de plaisir, arracha la lance sacrée et, avec elle, blessa épouvantablement le coté d’Amphortas, puis il s’éloigna en riant.

Ô toi, Divine lance, merveilleuse en tes blessures et qu’il est défendu à tous de chercher – poursuit le vieux Gurnemanz – ce furent mes yeux, mes propres yeux, qui te virent brandir par la main la plus sacrilège !

Le roi fut escorté dans sa retraite par le vieux Gurnemanz ; mais une plaie brûlait à son coté : C’est la blessure du remords, qui jamais ne voudra guérir !

Récitons maintenant un beau poème de Don Ramon del Valle Inclan.

Rose d’Orient

Dans sa démarche, la grâce du félin En tout, pleine de profonds échos, Sa bouche obscure enroule sur ses lèvres, des contes d’Aladin En de mauresques ensorcellements.

Les yeux noirs, chauds, rusés, Le sourire triste de la science ancienne Et la jupe de fleurs, respire une brise D’institutions indiennes et sacrées,

Sa main coupa dans un jardin d’Orient La pomme de l’arbre défendu Et le serpent s’enroula autour de ses seins.

Il décore la luxure d’un sens Sacré. Dans les ténèbres transparentes De ses yeux, la lumière est un sifflement.